Le pinceau au bout des doigts et le regard rivé sur son modèle, Mohamed, 7 ans, s’applique à reproduire méticuleusement l’autoportrait de Dali imprimé devant lui. A ses côtés, Nadir s’essaie à peindre un oiseau, Farah esquisse un arbre rose tandis que Myriam et Erika se lancent dans de multiples mélanges de couleurs, en référence au célèbre artiste moustachu.
Bienvenue au 3ème atelier d’Art en immersion, un programme proposé par la fondation Culturespaces auquel des enfants hébergés à l’hôtel participent.
S’évader du quotidien
Au cœur du 2ème arrondissement de Paris, la Fabrique de la Solidarité accueille cet atelier créatif autour du célèbre peintre surréaliste. Emilie Keromnes, coordinatrice socio-culturelle au sein de la plateforme d'accompagnement social des ménages hébergés à l'hôtel à Paris (Agate), a déniché le programme Art en immersion sur la Toile et a proposé à des enfants hébergés à l’hôtel d’y participer. L’objectif de cette animation gratuite ? Favoriser l’accès à la culture pour les jeunes qui en sont éloignés, à travers un parcours en quatre étapes : un atelier pédagogique, une visite d’exposition numérique immersive à l’Atelier des Lumières, un atelier créatif ainsi qu’une restitution sous la forme d’une mini-exposition. « Art en immersion permet d’organiser une activité en dehors de l’hôtel, pour que les enfants puissent se divertir, sortir du quotidien et s’évader, mais aussi apprendre », souligne la jeune femme.
Se cultiver en s’amusant
Au milieu des enfants, Laure D’Eszlary, médiatrice culturelle de la fondation Culturespaces, donne les consignes. « Relevez vos manches et faites appel à votre imagination » suggère-t-elle aux enfants. Elle est habituée à animer ce programme auprès de jeunes défavorisés mais aussi de personnes en situation de handicap. Cet après-midi, le thème de l’atelier créatif est le rêve. Les enfants se remémorent alors la visite de la semaine passée à l’atelier des Lumières, où l’exposition sur Dali ne les a pas laissés indifférents. « Il y avait plein de lumières multicolores, c’était beau » se souvient Erika. « Moi, j’ai adoré la salle des miroirs » surenchérit Mohamed. « Je ne pourrai jamais oublier cette visite », conclut Nadir.
Après des premiers traits hésitants, les artistes en herbe prennent leurs marques et enchaînent les peintures. « On va essayer de faire un tableau à plusieurs maintenant » propose Laure D’Eszlary aux enfants. Deux groupes se forment rapidement : d’un côté les filles, de l’autre les garçons. Ces derniers se montrent particulièrement complices. « Nadir et Mohamed sont devenus les meilleurs amis du monde » glisse Théo Trinel, travailleur social au sein de la plateforme Agate, qui fait aujourd’hui équipe avec Emile Keromnes. « Ça leur permet de créer des liens entre eux et de sortir du cadre scolaire. Pour moi, c’est aussi une autre manière d’entrer en relation avec les familles ».
Clap de fin…avant la prochaine séance !
A l’heure du goûter, les parents reviennent chercher leurs enfants. Le père de Nadir semble content. « C’est vraiment super de proposer ces activités. Je suis allé à l’atelier des Lumières avec eux la semaine derrière, c’était magnifique. On avait l’impression de ne plus être sur terre ! ». Emilie Keromnes en profite pour convier les parents à l’exposition des dessins de leurs enfants, qui se tiendra le mercredi 9 juin à la Fabrique de la Solidarité. Les peintures y seront affichées toute la semaine. Vu le succès de l’atelier, la coordinatrice d’Agate ne compte pas en rester là : elle espère réitérer l’expérience avec d’autres enfants au cours de l’été.
Exposition en accès libre jusqu’au 11 juin à la Fabrique de la Solidarité
8, rue de la Banque 75 002 Paris