Blaise Paquier, travailleur social à l’EMIS | Samusocial de Paris
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Blaise Paquier, travailleur social à l’EMIS

16 Oct 2019 • Portrait

Blaise Paquier est travailleur social à l’EMIS (Equipe Mobile d’Intervention Sociale), au sein du Samusocial de Paris. Il nous explique en quoi consistent ses missions.

Blaise Pasquier

 

Qu’est-ce-que l’EMIS ?

L’équipe mobile d’intervention sociale est composée de 14 travailleurs sociaux (assistantes sociales, éducateurs spécialisés, conseillers en économie sociale et familiale et techniciennes en intervention sociale et familiale) encadrés par un responsable. Elle a pour mission d’accueillir, d’évaluer et d’accompagner des ménages hébergés dans des hôtels parisiens pour une longue durée, dans le cadre d’une prise en charge par le 115 de Paris. L’EMIS intervient dans plusieurs domaines, tels que l'accès aux droits, à la santé et au logement, le suivi administratif ou la gestion budgétaire.

Quel est votre rôle au sein de l’EMIS ?

Dans l’équipe, les travailleurs sociaux suivent différents publics : des femmes isolées, des demandeurs d’asile et des familles primo-appelantes hébergées en hôtel SAS avant d’être orientées vers d’autres structures.

Pour ma part, j’accompagne en moyenne 22 familles hébergées en hôtel pour une longue durée. Aucune journée ne se ressemble. Je vois chacune d’entre elles au moins une fois par mois pour faire avancer leurs démarches, afin qu’elles puissent à terme trouver un logement.

Dans quel type de démarches les accompagnez-vous précisément ?

La grande majorité des familles n’ont pas de papiers. Par conséquent, je les aide - avec le soutien de la mission JADE - à faire une demande d’asile, à obtenir un premier titre de séjour ou à le renouveler. En réalité, tout est lié : elles pourront faire une demande de logement social une fois qu’elles auront des papiers et un emploi. Mais pour y arriver, d’autres éléments entrent en jeu : l’apprentissage du français, l’accès à la formation ou la scolarité des enfants. J’interviens aussi sur des aspects plus triviaux, comme trouver de la nourriture, des couches, des fournitures scolaires, etc. Je peux par exemple faire une demande d’aides financières auprès des mairies d’arrondissement pour les familles non régularisées, et donc sans ressources, ou les orienter vers des associations comme les Restos du Cœur.

Avez-vous des temps d’échanges avec vos collègues ?

L’équipe se réunit tous les vendredis. Ce rendez-vous est très important car nous travaillons dans un open space mais nous sommes souvent en rendez-vous extérieur dans les hôtels, seuls pour répondre aux problématiques des familles. Ce temps-là permet de faire le point sur les situations et de recueillir aussi quelques conseils si besoin.

Lors de ces réunions hebdomadaires, un partenaire extérieur intervient de temps à autre pour que l’on prenne respectivement connaissance de nos missions. On a par exemple rencontré le réseau de santé périnatale, Pôle Emploi ou l’Assurance Maladie ; c’est fondamental d’avoir un réseau, afin d’orienter au mieux les familles selon leurs besoins.

Quelles difficultés rencontrez-vous ?

Mon objectif premier, c’est de faire sortir les familles des hôtels vers une solution de logement. Le problème est qu’en France, et plus encore à Paris, il n’y a plus de place nulle part : ni en logement social, ni en logement de type Solibail, ni en CHRS…Il faut savoir s’armer de patience.

Dans ce contexte difficile, ma mission consiste aussi à permettre aux familles de ne pas perdre espoir pour qu’elles poursuivent leurs démarches.

Qu’est-ce-qui vous plaît dans votre métier ?

J’aime être autonome dans la gestion de mon temps de travail, et faire partie d’une équipe où il y a une bonne ambiance. J’ai voulu intégrer l’EMIS car les problématiques de l’urgence sociale et des publics en situation d’exclusion m’intéressent. J’essaie d’instaurer avec les familles une relation d’égal à égal. Et puis j’aime bien les gens qui viennent d’ailleurs !

Lors de ma prise de poste en août 2018, j’ai par exemple fait une première demande de titre de séjour pour une mère de famille. Elle vient de recevoir son récépissé et pour moi, c’est une petite victoire !

 


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