Le Conseil Régional des Personnes Accueillies (CRPA) a tenu sa 4e et dernière plénière de l’année, le 5 décembre. Un moment clé pour échanger, élire les délégué·es pour 2025, et discuter dans une ambiance conviviale sur le thème du bénévolat. Ce rendez-vous, à la fois riche et inspirant, a donné la parole à celles et ceux qui se trouvent au cœur des actions de solidarité. En partenariat avec la Fondation de l’Armée du Salut, le Samusocial de Paris participe à l’animation de cette instance, et notamment à l’organisation des plénières.
Le CRPA : un espace d’expression citoyenne
Créé pour donner une voix aux personnes en situation de précarité, le Conseil Régional des Personnes Accueillies (CRPA) s’inscrit dans la dynamique de participation citoyenne instaurée par la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale. Cette instance, qui réunit bénéficiaires, travailleuses et travailleurs sociaux, bénévoles et représentant·es institutionnels, a pour objectif de co-construire des réponses adaptées aux besoins des personnes les plus fragiles.
Le CRPA se réunit quatre fois par an. Il est organisé autour de thèmes choisis collectivement lors d'un comité de pilotage. Ces thèmes reflètent les priorités des participant·es, qu’il s’agisse d’accès aux droits, de logement, ou encore de la valorisation du bénévolat, comme c’était le cas lors de cette dernière session. Archibald Lorfanfant et Mélanie Gros, du Samusocial de Paris, accompagnent les délégués dans l’organisation des plénières.
Les méthodes participatives employées – échanges libres, groupes de travail, restitutions collectives – permettent à chacun·e de s’exprimer et de contribuer à des recommandations concrètes. « C’est un endroit où nos voix comptent vraiment », explique Eloïse, participante et candidate pour 2025.
Les délégué·es, élu·es pour un mandat d’un an renouvelable, jouent un rôle clé. Ils·elles représentent les personnes accueillies dans les échanges avec les pouvoirs publics et les associations, défendant leurs intérêts et mettant en lumière leur expertise du vécu. « Être déléguée, c’est plus qu’un rôle : c’est une mission, celle de porter la parole de ceux qui n’ont pas souvent l’occasion de s’exprimer », souligne Mariana, candidate aux élections de 2025.
Une matinée tournée vers la découverte et les élections
La journée a débuté par un forum des associations, réunissant des acteurs engagés comme le Secours Catholique, France Bénévolat, Aux Captifs la Libération, l’Armée du Salut et Bénénova. L’occasion pour les participant·es, de mieux comprendre les mécanismes du bénévolat.
« C’est une aide faite avec le cœur, mais c’est aussi une façon de se sentir utile », partage un participant lors d’une discussion avec les intervenant·es. Cette définition, simple et sincère, illustre l’esprit qui a imprégné la matinée.
Les délégué·es sortant·es 2024 ont aussi pris la parole pour dresser un bilan de leur mandat, tout en expliquant le rôle, les missions et les devoirs du CRPA. Mariana, candidate pour 2025, a souligné l’importance de cette fonction : « Être déléguée, c’est représenter toutes les personnes hébergées, porter leurs voix et veiller à ce qu’elles soient entendues.»
Les élections ont également été l’occasion pour chaque candidat·e de présenter ses motivations lors de leur promesse de foi « Je me présente aujourd’hui parce que je veux être utile et aider ceux qui traversent ce que j’ai vécu », confie Mariana avec émotion.
Un après-midi pour approfondir et construire ensemble
L’après-midi, plus intimiste, a laissé place aux groupes de travail, une méthode participative permettant à chacun·e de contribuer au thème de la journée. Réparti·es sur cinq tables rondes, les participant·es ont échangé sur des questions spécifiques liées au bénévolat.
Entre anecdotes personnelles et réflexions collectives, les discussions ont révélé des vérités profondes. « Faire du bénévolat, c’est un cercle vertueux : on donne à l’autre, mais on reçoit énormément en retour », affirme l’un des participant. D’autres ont évoqué un sentiment de satisfaction et d’accomplissement : « Quand j’aide, j’ai l’impression de redevenir quelqu’un d’important, utile à la société. »
Ces mots mettent en lumière une réalité forte : pour beaucoup, le bénévolat représente une seconde chance. « C’est comme si on retrouvait un sens à sa vie en offrant un peu de soi », livre une participante.
Un engagement collectif pour demain
La plénière s’est conclue par la restitution des travaux des groupes et le vote du thème de la prochaine session : le logement. Ce sujet, choisi à la majorité, témoigne des priorités des personnes accompagnées, désireuses d’aborder des enjeux qui les concernent directement.
Sandrine, en prenant la parole pour encourager la mobilisation, a rappelé : « Nous sommes prêts pour le combat. Construire une parole collective, c’est ce qui nous rend plus forts. »
Pour certains, il s’agit de redonner ce qu’ils ont eux-mêmes reçu. « Quand j’étais dans le besoin, d’autres ont tendu la main. Aujourd’hui, je veux être celui qui tend la main », exprime un ancien bénéficiaire devenu bénévole.