Des ateliers pour réapprendre à cuisiner | Samusocial de Paris
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Des ateliers pour réapprendre à cuisiner

01 Jan 2016 • Reportage

Depuis début novembre se sont mis en place des ateliers cuisine en partenariat avec le Secours Populaire qui met à disposition des médiateurs du Samusocial de Paris une cuisine dans le 18è arrondissement.

Réapprendre à cuisiner

L’atelier cuisine a pour objectif de permettre aux familles hébergées à l’hôtel d’apprendre à cuisiner, avec pour seul moyen de cuisson un four à micro-ondes. Ils sont également une occasion de rencontrer les familles dans un autre contexte que l’hôtel même si, comme l’observe G. Chéruy, chargé de mission au PHRH, ces ateliers auront en 2016 vocation à être animés par des bénévoles.

Sortir les familles du quotidien à l'hôtel

Sarah, médiatrice au PRHR, s’est portée volontaire pour les animer. «A la base, je suis animatrice, indique-t-elle, je suis donc heureuse de retrouver cette activité». Sarah est cependant ce jour-là un peu déçue. Pour ce troisième atelier, seules deux femmes sur les huit participants prévus sont au rendez-vous. «Le premier atelier a été un vrai succès, observe-t-elle à regret, les femmes étaient intéressées, satisfaites du moment qu’elles ont passées, elles ont redécouvert qu’elles pouvaient cuisiner; nous leur avons appris à faire de la vraie purée au four à micro-ondes. Certaines ne connaissaient que la purée en poudre. Elles sont reparties avec les plats pour leurs enfants. Malheureusement, il y a encore un vrai problème d’information».

Mme DI et Mme DJ, les deux participantes du jour, ont immédiatement répondu présent lorsqu’elles ont été informées de l’existence de l’atelier. Toutes deux connaissent le guide «Cuisiner malin» de la Mairie de Paris, dont se sert Sarah, et qu’elles utilisent régulièrement notamment pour cuisiner avec leurs enfants. «Mes enfants aiment beaucoup le gâteau aux pommes», précise en souriant Mme DJ. Illustré, il est facile d’accès, même quand on ne sait pas bien lire, poursuit Mme DI. Sarah profite de l’occasion pour proposer à Mme DI des adresses pour lui permettre de progresser en lecture.
Originaires de Côte d’Ivoire, les deux apprentis cuisinières fréquentent toutes les deux l’association Afrique partenaire service. «C’est une personne de l’association qui m’a logée dans les bureaux quand le 115 n’avait pas de place pour moi», dit Mme DJ, qui habite depuis plus six mois dans un hôtel à Max Dormoy avec ses deux enfants. Quant à Mme DI, elle trouve dans cette association une aide pour ses démarches de demande d’asile. Même si pour le moment, sa demande a été rejetée, déplore-t-elle. Mme DJ, qui loge depuis deux ans dans un hôtel du 20e arrondissement, se souvient de l’hôtel Des Artistes à Pigalle, où elle a habité un an. «L’hôtel possédait une cuisine commune où l’on faisait de la cuisine africaine». Depuis, elle se contente des colis des Restau du Cœur. «Quand on s’habitue aux boites, note Sarah, on finit par oublier même l’idée que l’on peut faire la cuisine. Les ateliers sont aussi utiles pour réamorcer l’envie».

Roulés à la dinde et au curry, poisson façon thaï et truffes en chocolat, «histoire de donner un air de fêtes», lance Sarah. Comme à l’accoutumée, les participantes partiront avec leur plat. Mme DI, avant de partir, demandera à Sarah s’ils peuvent s’entretenir de sa situation personnelle. Au-delà de la possibilité aux familles de se réapproprier leur alimentation par la cuisine et de mieux appréhender l’usage du four à micro-ondes, ces ateliers sont également un moyen de partage et de rencontre où chaque famille peut sortir de son quotidien à l’hôtel pendant toute une matinée mais aussi d’échanger sur les difficultés et les réussites de chacun.


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