Hiver comme été, la rue, c’est de la survie | Samusocial de Paris
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Hiver comme été, la rue, c’est de la survie

21 Aug 2017 • Témoignage

Ludovic et Isabelle vivent dans un parking parisien depuis trois ans. Ce couple de personnes sans-abris raconte les conditions de vie particulièrement difficiles en période estivale.

On ne part pas en vacances. On a toujours faim.

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«Il faut arrêter avec les clichés sur les personnes sans-abris en été. On ne part pas en vacances, on a toujours faim. Et la moitié des associations sont fermées ou alors complètement débordées, du coup on nous laisse à peine le temps de manger ou alors on tombe malade parce que la chaîne du froid n’est pas toujours respectée. Nous ne prenons qu’un seul repas par jour parce qu’autrement il faudrait courir aux quatre coins de Paris toute la journée pour aller d’associations en associations. Pareil pour les bains douches : l’attente est très longue, et le personnel n’a même plus le temps de nettoyer les lieux; on attend des heures pour se retrouver dans des douches sales, et ensuite remettre nos vêtements sales parce qu’on ne peut pas les laver. Les périodes de canicule sont particulièrement catastrophiques pour nous, on ne peut pas prendre de douche tant les associations sont saturées, on se retrouve à se laver aux fontaines.

Quant à l’administratif, c’est déjà un parcours du combattant en temps normal mais en été … On nous a volé nos affaires il y a quinze jours avec tous nos papiers. Il faut tout refaire sauf que c’est quasiment impossible de se faire domicilier en été.»

Aller à la rencontre des personnes sans-abris en été

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Le Samusocial de Paris assure la coordination de toutes les maraudes parisiennes. Une mission plus particulièrement délicate en été, où les besoins sont toujours là et les leviers d’action limités comme l’explique Nooman, Responsable de la Zone Nord - Coordination des maraudes.

Quels défis rencontrez-vous en période estivale ?

Dès qu’il fait chaud, les gens pensent qu’il y a moins de besoins donc la mobilisation est moindre par rapport à l’hiver. Il y a moins de personnel et de bénévoles, et beaucoup de structures d’accueil et de centres d’hébergement ferment. Les personnes à la rue sont pourtant toujours présentes, elles ont besoin de manger, d’être accompagnées et hébergées.

Face à cette baisse de mobilisation comment faites-vous pour que les personnes à la rue continuent de bénéficier d’un minimum d’aide ?

Nous essayons d’anticiper bien en avance pour assurer une répartition harmonieuse et efficace des maraudes sur les différents arrondissements. Si nous constatons une zone blanche sur un arrondissement, nous demandons l’intervention d’une autre équipe afin de pallier ce manque. Nous travaillons aussi en amont de la fermeture des structures pour trouver des lieux où orienter les personnes. Par exemple, il a fallu trouver une association capable de distribuer des petits déjeuners aux femmes sans-abri durant la période de fermeture de la Halte femmes. Pour certaines d’entre elles, compte tenu de leurs parcours, une orientation vers un accueil de jour mixte pouvait être délicat. Nous avons donc trouvé un arrangement avec des associations pour qu’elles leur consacrent un temps spécial. Nous faisons au mieux, mais ça reste du bricolage.

Quels dispositifs ont été mis en place durant les périodes de canicule ?

Durant les épisodes de canicule nous lançons une action «bouteilles d’eau». En tout plus de 2000 gourdes ont été données aux différentes maraudes grâce au partenariat avec les syndicats des eaux de Paris. Cette distribution s’accompagne d’une sensibilisation sur les conduites à tenir en cas de forte chaleur. Boire de l’eau, mettre une casquette, se mettre à l’ombre : tous ces réflexes requièrent de la pédagogie. Enfin, certaines structures ont modifié leurs horaires et jours d’ouverture afin de proposer un accueil aux personnes à la rue le temps de l’épisode de canicule.

Comment faire en sorte de ne pas passer à côté de certaines personnes vulnérables avec les maraudes qui se raréfient ?

A la rue, toutes les personnes sont vulnérables, mais certaines, encore plus que d’autres, doivent être suivies quotidiennement au risque de se mettre en danger. Nous informons sur ces situations les équipes de maraude qui assurent des tournées durant l’été, pour qu’elles soient vigilantes et qu’elles effectuent des veilles. Nous essayons aussi d’accompagner dans certains cas les demandes d’hébergement. Par exemple pour les femmes victimes de violences, pour lesquelles il est important d’agir rapidement.

Comment les équipes de maraudes gèrent-elles le déficit de places d’hébergement ?

Ne pas pouvoir proposer d’hébergement est compliqué. L’absence de place à proposer peut mettre à mal la relation de confiance qui se forge avec le temps. Au sortir de l’hiver, avec la raréfaction des places, certaines maraudes n’osent plus évoquer l’hébergement avec les personnes à la rue. Elles s’autocensurent. Parce que faire des demandes est une activité chronophage, et parce que l’espoir que cela donne aux personnes sans-abri, s’il est vain, n’a aucun sens. L’impatience et l’agacement des maraudes est alors palpable, reflet de celui des personnes à la rue.

Journée au Camp des Loges pour 86 enfants hébergés à l’hôtel social

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Dans le cadre de son programme «Mieux vivre à l’hôtel», le Samusocial de Paris organise des sorties durant l’été pour permettre aux enfants sans- abri de s’évader le temps d’une sortie.

Vendredi 21 juillet, 86 enfants de 6 à 16 ans hébergés dans les hôtels par le Samusocial de Paris ont pu découvrir le terrain d’entrainement du PSG à Saint Germain-en-Laye pendant une journée et s’y entrainer.

Rêve de gosse

«Ici c’est Pariiiiis !» hurlent en cœur une foule d’enfants en tapant frénétiquement des mains. Au Camp des Loges, lieu d’entraînement de l’équipe du Paris-Saint-Germain, le spectacle est pour une fois dans les tribunes et pas sur le terrain. Invité à fouler pour une journée la même herbe que leurs idoles du ballon rond, 86 enfants venus de toute la région parisienne ont enfilé leurs baskets et le maillot rouge aux couleurs de la fondation PSG pour se dépenser.

Un rêve qui se réalise pour Jouay, 7 ans, grand fan du PSG et champion auto-proclamé dans la cour de récré «A l’école avec les copains, on gagne tous les jours !» Le petit brun aux pieds affutés par des séances quotidiennes d’entraînement court avec énergie et tente de se faire une place au milieu des plus grands. Abdoulahmane, 6 ans, est lui aussi ravi de pouvoir s’adonner à son activité favorite sous le regard amusé de son père, venu l’accompagner : «J’adore jouer au foot, c’est ce que je préfère !»

Frisbee, escrime … et foot !

Mais avant de pouvoir se lancer dans les matchs, les enfants doivent s’entraîner sérieusement. «La Fondation PSG contrairement à son nom n’entraîne pas qu’au foot, nous proposons toutes sortes d’activités sportives», précise un des animateurs. Par petits groupes d’une dizaine d’enfants, les apprentis joueurs jouent au frisbee, font de l’escrime, tirent au but, courent dans des cerceaux ou encore jouent à la balle au prisonnier. Des jeux de précision et de vitesse dont ils se serviront ensuite pour s’affronter sous les encouragements d’un public enflammé.

La journée se termine enfin sur une note d’excitation avec la remise des prix et de lots de cadeaux surprise pour tous les enfants.


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