Comment créer du lien entre des familles hébergées dans un établissement ? Quelles solutions trouver pour faire cohésion et développer un groupe au sein d’un hébergement dont la structure même n’est pas adaptée au collectif ?
Dans un hôtel de Saint Denis dans le 93, l’équipe de la mission Mieux Vivre à l'Hôtel (MVH) a tenté de répondre à ces questions en organisant des ateliers particuliers…
Des ateliers de théâtre et de danse, devenus groupes de paroles
Organisés par les équipes pour les femmes de l’hôtel, ces ateliers se sont révélés de véritables exutoires pour nombreuses d’entre-elles. Libérant la parole, ils se sont rapidement transformés en groupes de parole dédiés, avec pour principal sujet la parentalité. Un sujet commun, central pour ces femmes dont la plupart sont mères célibataires et qui partagent des problématiques similaires autour de l’éducation, la santé de leurs enfants… Ce groupe a ensuite été élargi pour aborder des sujets plus variés et devenir plus inclusif pour les femmes sans enfants.
Un nouveau partenariat avec Banlieue Santé
Banlieue Santé est une association fondée par des professionnel·les du secteur, dont la mission est de lutter contre les inégalités sociales de santé. Afin d’enrichir et pérenniser les groupes de parole, l’association et le MVH ont fait évoluer le dispositif. Il s’agissait aussi de désacraliser le groupe, de changer d’approche pour toucher d’autres personnes moins à l’aise avec l’oral et l’échange. Les ateliers socio-esthétiques, par le biais du bien-être et de la santé, permettaient ainsi de faire tomber les résistances et de développer la convivialité.
Comment se passent les ateliers socio-esthétiques ?
Lors de ces ateliers, Aurélie, socio-esthéticienne, propose aux femmes d’apprendre à se maquiller, à prendre soin de leurs mains, de leurs pieds, de leur corps... Le programme a été créé en collaboration avec les participantes afin de s'adapter à leurs besoins et à leurs envies. « L’objectif est de donner accès aux femmes à de vrais soins comme en institut, en leur apprenant à les faire par elles-mêmes et en utilisant des produits du quotidien. » Elle partage ainsi sa recette de gommage au café qu’elle utilise pour l’atelier de soin des pieds.
Les premiers retours sont très positifs. « Ça nous offre un moment de détente et de discussion entre femmes, on est très contentes, et en plus mon visage, il est beaucoup mieux depuis qu’on a commencé l’atelier » se réjouit Kadidjatou qui a participé à tous les ateliers.
Ludmila, Volontaire en service civique et en charge de la coordination de cet atelier, remarque surtout une vraie amélioration des relations au sein de l’établissement. D’une part, les familles ont appris à mieux se connaître, d’autre part, cela a facilité les échanges avec l’hôtelier, qui a redécouvert les familles dans un contexte plus informel et décontracté.
Organisés depuis mars, ces ateliers permettent de tester la démarche et d’envisager son déploiement dans d’autres structures hôtelières.