Depuis le 1er août, le 115 de Paris informe et oriente ses appelants vers les lieux de vaccination les plus proches.
La genèse du projet
Cloé Gautier, chargée de mission « santé et service hospitalier » au SIAO, porte le projet. Au quotidien, elle travaille sur les problématiques de santé des plus fragiles, notamment les publics vieillissants et les femmes sortant de maternité.
Lorsque l’Agence régionale de Santé (ARS) a demandé en juillet à tous les opérateurs de prendre des initiatives pour favoriser la vaccination des plus précaires, le SIAO a proposé la mobilisation du 115. Cette question est primordiale car nos publics sont davantage vulnérables : ils présentent souvent des pathologies et un mauvais système immunitaire liés à leur parcours de rue. Aussi, les politiques gouvernementales actuelles et la mise en place du passe sanitaire pourraient bloquer l’accès aux besoins primaires des personnes précaires non-vaccinées.
Le 115 est un levier très intéressant dans la campagne de vaccination, car il est permet de communiquer de manière privilégiée avec les personnes sans-abri.
La mise en place du projet
Le projet d’information et d’orientation sur la vaccination a été dans un premier temps réfléchi avec les responsables des pôles concernés, puis dans un second temps présenté aux équipes du 115. Celles-ci ont soulevé la difficulté de « parler de vaccination quand on parle de logement », nous confie Cloé : il a fallu trouver un moyen d’amener le sujet sans faire penser aux appelants qu’ils ont l’obligation de se faire vacciner pour accéder à un hébergement ou à un logement.
Au 1er août, les écoutant(e)s du 115 ont commencé à informer les appelants sur la vaccination, et orienter les personnes qui le souhaitaient vers les centres et les camions de vaccination les plus proches. Contrairement à ce qui est requis du personnel soignant, leur rôle n’est pas de sensibiliser les personnes qu’ils ont au téléphone mais d’informer et d’orienter : ils redirigent celles qui ont des questions plus pointues vers le personnel soignant.
Sur le principe, les appelants souhaitant se faire vacciner reçoivent un bon par sms qui leur permet de se faire injecter leur première dose en centre de vaccination sans rendez-vous. Cependant, la plupart ont été orientés vers les camions de vaccination mobiles, plus faciles d’accès. « Le but n’est pas de faire perdre du temps à des personnes qui doivent déjà se préoccuper de ce qu’elles vont manger à midi et d’où elles vont pouvoir dormir le soir » témoigne Cloé.
Dès le premier mois, le 115 a orienté 58 personnes vers des lieux de vaccination. Le challenge aujourd’hui pour les équipes du 115 est d’aborder la vaccination de manière automatique, sans augmenter le temps d’appel.
Cette action vient compléter tout ce que fait le Samusocial de Paris pour faciliter la vaccination des personnes les plus précaires : campagne menée dans les centres, sensibilisation dans les hôtels, déploiement d’un vaccibus.
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