L’Observatoire du Samusocial de Paris et la RATP ont mené une enquête en deux volets sur les personnes vivant dans le métro parisien, l'un qualitatif réalisé de décembre 2018 à août 2019 combinant des observations directes dans le métro et le RER, répétées dans le temps, et des entretiens ethnographiques, l'autre quantitatif réalisé du 15 juin au 1er juillet 2019.

Les premiers résultats de cette enquête ont été révélés hier en présence notamment de V. Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, qui s’est engagée à créer des Maisons solidaires. 140 places seront ouvertes dès cet hiver.

Parmi les 714 sans-abri recensés par l'enquête, 82% sont des hommes, âgés de 46 ans en moyenne. Parmi ceux-ci, 20% perçoivent un revenu du travail, formel ou informel. « Le public du métro a évolué, avec une augmentation importante de la part de travailleurs précaires, explique Odile Macchi, sociologue à l'observatoire du Samusocial. Seuls 7% des personnes restent dans le métro toute la journée ; ce sont souvent les plus anciens dans le réseau, repérables par le grand public. Toutefois, ce n'est pas parce que l'on vit depuis longtemps dans le métro qu'on est forcément désocialisé, précise cette dernière ».

Plus de 30% des sans-abri recensés se déclarent "en mauvais ou très mauvais état de santé", résultat impliquant une réflexion sur des actions permettant d’améliorer l’évaluation sanitaire et l’accès aux soins de ces personnes. Les suites de l’analyse des résultats de l’enquête conduiront l’ensemble des acteurs à des mesures concertées.

Grâce à un partenariat renouvelé avec la RATP, le Samusocial de Paris a depuis cet été amplifié les horaires d’ouverture de son accueil de jour du 12ème arrondissement qui offre la possibilité d’accéder à différents services : consulter une assistante sociale, bénéficier d’une consultation médicale, se doucher ou accéder à une laverie. Le bus du Recueil Social accompagne trois fois par jour des habitants du métro dans ce lieu qui se transforme en fin de journée en Halte de nuit.