Le 15 février dernier, les acteurs du Pacte parisien contre la grande exclusion, quelque 300 professionnels et plus de 1700 bénévoles se sont mobilisés lors de la première Nuit de la Solidarité organisée par la Mairie de Paris.
Ensemble, ils ont sillonné les rues de la capitale pour réaliser un décompte anonyme des personnes sans-abri.
- Plus de 3000 personnes n’étaient pas hébergées cette nuit-là, alors même que les plans Hiver et Grand froid étaient déployés.
- Plus de 18 000 autres personnes étaient dans des structures provisoires, des centres ou des hôtels ouverts toute l’année.
- Ce sont donc environ 21 000 personnes sans domicile qui étaient soit à la rue soit dans des structures mises en place par les services sociaux.
À partir de ce recensement, l’Atelier parisien de l’urbanisme (Apur) a étudié le profil des sans-abri rencontrés et vient de publier un rapport sur l’analyse des données récoltées lors de la Nuit de la solidarité. Voici ce qu’il en ressort :
- Une population majoritairement masculine avec 88 % d’hommes
Cependant, les femmes sans-abri sont plus nombreuses qu’autrefois (12% décomptées cette nuit-là, contre 2 % en 2012 selon l’Insee). Elles se protègent en se rendant invisibles, et subissent aussi des situations plus précaires que celles des hommes : seule une femme sur dix a dit aux enquêteurs être suivie par un travailleur social.
16% des personnes recensées ont moins de 25 ans.
- Une précarité installée dans la durée
46 % sont à la rue depuis plus d’un an, 20 % depuis plus de cinq ans.
- Un faible recours aux dispositifs d’hébergement
Près de la moitié des personnes affirment n’avoir jamais fréquenté un centre d’hébergement.
65 % n’appellent «jamais» le 115 pour obtenir une place dans un centre, et 19 % ne connaissent pas ce numéro.