REPERES - Projet de REcherche sur la Périnatalité et l’Errance RESidentielle
Le réseau SOLIPAM et le Samusocial de Paris s’intéressent aux conséquences des problèmes d’hébergement sur la santé des femmes enceintes et des bébés en Ile-de-France.
L’enquête REPERES (Recherche sur la Périnatalité et l’Errance Résidentielle) est un projet de recherche pluridisciplinaire porté par l’Observatoire en collaboration inter-service et en partenariat rapproché avec des partenaires extérieurs (réseau Solipam et Parcours d’Exil).
L’objectif principal est d’évaluer l’impact de la qualité et de la stabilité de l’hébergement sur la santé mentale et physique des femmes enceintes ou mères de nouveau-nés et sur leurs enfants en Île-de-France. Dans un contexte de précarité croissante et d'augmentation de la
mortalité infantile, cette initiative jouera un rôle majeur dans l'élargissement des connaissances sur cette population particulièrement vulnérable, considérée comme une priorité dans de nombreuses politiques sociales et d'urgence.
L’enquête REPERES favorisera l'association fréquemment négligée entre les connaissances en matière de situation sociale et de santé. Ce projet se base sur une méthodologie mixte innovante et ambitieuse en confrontant des données d’activité habituellement isolées et des données recueillies proactivement directement auprès des femmes. Cette initiative permettra une compréhension approfondie des problématiques rencontrées par les femmes enceintes et de leurs nouveau-nés en situation de grande précarité en Île-de-France, en explorant notamment leurs parcours d’hébergement, leurs vies sociales, la scolarité de leurs autres enfants, leurs ressources ou encore leur accès aux soins. Plus de 500 femmes enceintes en situation de grande précarité auront la possibilité de participer à des entretiens téléphoniques réguliers.
À la suite de ces entretiens, des orientations vers des structures adaptées pourront être proposées, et en accord avec la femme, des éléments pourront être signalés aux autres partenaires du projet, notamment à SOLIPAM pour adapter leur suivi médical et social.
De plus, l'initiative intègre un dépistage des vulnérabilités psychiques, avec la possibilité d'une orientation vers une prise en charge médico-psychologique par Parcours d’Exil, suivie d'une évaluation de son efficacité.
Cette approche holistique vise à adapter les interventions en fonction des besoins spécifiques de cette population vulnérable. Dans un contexte politique de morcellement des parcours d’hébergement, cette meilleure compréhension permettra de proposer des pistes d’action pour servir de support pour l’élaboration des futures politiques en matière d’hébergement et de santé, au plus près des besoins réels de cette population. Ce travail revêt une importance cruciale dans la réduction de la mortalité et de la morbidité chez les mères et les nouveau-nés pour une population payant le plus lourd tribut en termes de mortalité.
De plus, le projet REPERES porte un objectif fort de plaidoyer. Il permettra en effet de mettre en lumière les difficultés que rencontrent ces femmes enceintes précaires en Île-de-France en répondant à leurs demandes au plus près de leurs difficultés quotidiennes. L'initiative englobe plusieurs axes essentiels visant à renforcer le bien-être, l'amélioration des conditions de santé psychique pré et post-partum, affirmant l'importance de la santé mentale dans le contexte périnatal. En parallèle, l'accent est mis sur l'amélioration des conditions d'hébergement des familles en situation de précarité, en reconnaissant l'impact crucial de l'environnement sur la santé globale. L’identification des dynamiques de non-recours aux soins et le non-accès à l'hébergement permettront de mieux identifier et combattre ces situations. Enfin, l'initiative vise à créer des changements significatifs et adaptés à la réalité de ces femmes vulnérables et à identifier des pistes d'actions concrètes pour améliorer la prise en charge médicale et sociale des femmes enceintes précaires.
Cette étude a été présentée dans le numéro « Les défis de la maternité en exil » de la revue du COMEDE, « maux d’Exil » en 2024.