« On nous a dit : ici c’est chez vous, faites comme vous voulez ». Aïssatou a posé ses valises en août dernier dans l’un des appartements partagés que la RATP met à disposition du Samusocial de Paris à titre gracieux. « Quand j’ai visité l’appartement la première fois, j’ai été très surprise. Je ne m’attendais pas à avoir une chambre à moi, au calme. J’ai dormi d’une traite toute la nuit ». Pour elle, c’est un nouveau départ après plus d’un an passé en centre d’hébergement d’urgence (CHU), dans une chambre pour 6.

 

 

Un accompagnement sur mesure

Au total, l’immeuble se divise en trois colocations réparties sur trois étages. « Les 14 personnes accueillies retrouvent d’abord un chez soi, souligne Marine Rousseau, responsable de centres d’hébergement. Ce sont toutes des femmes ayant été en CHU pendant longtemps, plutôt âgées ou ayant des problèmes de santé. Ici, elles se stabilisent avant de pouvoir trouver une porte de sortie ».
Sans durée limitée, toutes bénéficient d’un accompagnement global adapté à leurs besoins. Du sur-mesure, en quelque sorte. Santé, accès à l’emploi, ouverture des droits ou démarches administratives : un travailleur social et deux animatrices les encadrent afin d’avancer sur leur projet. « L’équipe est souriante et attentionnée, raconte la colocataire d’Aïssatou. Elle m’aide beaucoup à régulariser ma situation et à chercher un travail adapté à ma santé ; j’ai des problèmes cardiaques ».

La colocation permet aussi de développer l’entraide mutuelle. « On cuisine, on mange ensemble et on parle aussi beaucoup, raconte Aïssatou. Ça fait oublier les soucis ». Bien qu’un certain cadre soit donné par le règlement de fonctionnement de la structure, les femmes établissent entre elles les règles de cohabitation dans chaque appartement. Un bon moyen de les responsabiliser pour qu’elles reprennent confiance en elles et préparent leur avenir.