Définition du taux de pauvreté
Le taux de pauvreté représente le nombre de personnes vivant avec un revenu disponible inférieur au seuil de pauvreté pour une population donnée. Le seuil de pauvreté correspond quant à lui à un pourcentage du revenu médian national. On utilise habituellement le seuil de 60% du revenu médian pour parler « de seuil de pauvreté ». Le seuil de 40% du revenu médian est aussi utilisé en tant que « seuil de grande pauvreté ».
Le revenu médian national étant différent dans chaque pays, le seuil de pauvreté l’est aussi. En 2011, il était par exemple de 935 euros en France et 616 euros en Espagne. Cela signifie que le taux de pauvreté de la France en 2011 représentait toutes les personnes vivant avec un revenu disponible inférieur à 935 euros.
Statistiques du taux de pauvreté en France
Selon le dernier rapport de l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques), le taux de pauvreté en France métropolitaine s’élève à 14.1% de la population en 2017. Cela représente 8.9 millions de personnes vivant en deçà du seuil de pauvreté monétaire, toujours établi à 60% du niveau de vie médian de l’ensemble de la population. En 2017, le seuil de pauvreté s’établit alors à 1041 euros par mois.
Ce montant est à mettre en perspective avec ceux des différentes aides sociales : pour venir en aide aux ménages les plus modestes, le minimum vieillesse est à 803 euros et le revenu de solidarité active (RSA) à 537 euros. Bien que ces minma sociaux soient généralement accompagnées d’autres allocations telles que les aides au logement, une grande partie de leurs percepteurs se placent en dessous du seuil de pauvreté de 2017. Ainsi, 47.8% des ménages bénéficiant du minimum vieillesse vivent en dessous de ce seuil, et 64.0% des ménages bénéficiant du revenu de solidarité active.
Evolution du taux de pauvreté en France
Toujours selon les études de l’INSEE, le taux de pauvreté a connu une augmentation de 0.1 point de pourcentage entre 2016 et 2017. Un passage de 14.0% de la population à 14.1%, qui n’est pas significatif et reste dans les mêmes ordres de grandeur depuis 2013. Avant cela, le taux de pauvreté avait connu son pourcentage le plus faible de ces 20 dernières années en 2004. Il était alors de 12,7%, avant de connaître des hausses substantielles puis plus importantes à la suite de la crise économique de 2008, dont l’impact a fait accroître les inégalités sociales.
Parmi les personnes vivant sous le seuil de pauvreté, des inégalités existent aussi. La moitié des personnes pauvres a ainsi un niveau de vie compris entre 837 euros et 1041 euros mensuels, tandis que l’autre moitié a un revenu inférieur à 837 euros par mois. Ce niveau médian des personnes sous le seuil de pauvreté a évolué quasiment de la même manière que celui du reste de la population entre les années 2016 et 2017.
Profil des personnes sous le seuil de pauvreté
Avoir un emploi n’exclut pas forcément de la pauvreté, notamment lorsqu’on a un emploi à temps partiel. En 2017, 8.7% des personnes en emploi se trouvaient sous le seuil de pauvreté (chiffres : INSEE). Cette même année, le taux de pauvreté a augmenté d’environ 0.7% pour ces personnes, tandis qu’il a diminué chez les chômeurs. Si cette tendance semble contre intuitive, elle s’explique par la création de nombreux emplois précaires dans l’intérim, dont les salaires peuvent être très faibles. En résulte 10,8% de personnes actives (chômeurs et personnes en emploi) en situation de pauvreté monétaire.