L'évacuation Porte de La chapelle vendredi 8 juillet a de nouveau montré combien l'accueil de migrants, dans notre pays, souffre d'un manque d'organisation. Aujourd'hui, les centres d'accueil d'urgence pallient les déficits de la politique d'accueil du pays. On était donc en droit d'espérer un plan ambitieux et pragmatique. Quelle déception !
Pour un accueil digne, dimensionné aux besoins
Organiser l'accueil est indispensable si l'on veut éviter que la rue ne soit le réceptacle de chaque nouvelle vague d’arrivants. Créer 7500 places d'accueil d'ici 2019 est bien en deçà des besoins. Rappelons qu'en 8 mois le Centre d’accueil de La Chapelle a d'ores et déjà accueilli plus du double de nouveaux arrivants.
L'intégration, quant à elle, doit être pensée en termes de parcours, de l'entrée à l'insertion dans le logement et l'emploi. Elle ne saurait se résumer à un doublement des heures d'apprentissage du français.
Enfin, parler d'éloigner systématiquement les personnes déboutées de leurs demandes revient à ignorer les situations humaines complexes qui poussent à la migration, aujourd’hui insuffisamment prises en compte dans les critères pour l’obtention du statut de réfugié. Quid par ailleurs des personnes aujourd’hui sur le territoire sans autorisation et pour autant non expulsables ? Le mutisme sur cette question fait craindre le pire pour l'avenir.
Attachés à l'hébergement inconditionnel de tous ceux qui expriment une demande au 115, n'oublions pas que laisser des personnes à la rue, c'est jouer avec leur vie.